Pour quand un « Macron à Vendome » ?

Catégorie : Tribune libre Écrit par Administrateur

Le drame de Saint-Ouen, après tant d’autres du même genre, révolte nos concitoyens, qui ne comprennent ni d’admettent qu’un multirécidiviste puisse encore bénéficier d’une permission de sortir, et, en profiter pour reprendre le cours momentanément interrompu de ses activités criminelles –dont un policier, qui lutte contre la mort, vient de faire les frais.

A cet égard, la réaction du Gouvernement apparaît singulièrement dérisoire : si l’on n’attend pas de Mme Taubira les mots de compassion sincères qu’elle n’a pas l’habitude de prononcer (ou qu’elle réserve à d’autres que les membres des forces de l’ordre…), encore moins, la plus minime remise en question des conceptions qu’elle affiche, le ministre de l’intérieur, au-delà des témoignages habituels de sympathie en pareil cas, s’en est tenu à des promesses tout aussi rituelles d’augmentation des moyens donnés aux forces de l’ordre –ce qui ne peut que faire consensus, mais, reste à côté de l’essentiel.

C’est un effet une véritable « révolution culturelle » que le Gouvernement et sa majorité ont à faire en la matière : on attend le « Macron de la place Vendôme » qui osera, enfin, « mettre les pieds dans le plat » et dire que « le roi est tout nu » ; soit, prendre le contre-pied de cette obsession anti-carcérale, poussée jusqu’à la caricature par l’actuelle ministre dite « de la justice », qui a, en particulier, inspiré la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines et « renforçant l’efficacité des sanctions pénales » (sic), qui a multiplié les possibilités –pourtant déjà nombreuses et multiformes-, d’abréger les peines de prison prononcées, voire d’éviter même leur prononcé.

Cette nouvelle « bavure » de notre système d’exécution des peines –pour ne pas dire d’inexécution des peines-, illustre « exemplairement » par sa « banalité » même, la perversité foncière d’une philosophie pénale dévoyée, assise sur des sophismes statistiques et des naïvetés de réformateurs en chambre, pour qui il n’est pas anormal –quand ils ne le jugent pas, même, légitime voire nécessaire-, que, condamné à de multiples reprises (les médias parlent ici, d’une trentaine de mentions au casier judiciaire de l’agresseur, ce qui n’a rien pour étonner les familiers du système judiciaire…), on puisse, à chaque fois, bénéficier à nouveau de mesures de faveur.

C’est toute la crédibilité du système pénal qui est ainsi altérée : si l’exécution de la peine peut autoriser, parfois, dans l’intérêt bien compris du reclassement des condamnés qui le méritent vraiment, de telles décisions de libérations anticipées, provisoires ou définitives, et, si le risque est inhérent à ces mesures, dont le principe, dans certains cas, peut trouver une justification, ce ne peut être qu’en les assortissant de conditions rigoureuses ; en particulier, il convient d’en exclure, non seulement ceux qui n’ont pas un profil permettant, raisonnablement, de tenir le risque pour limité au maximum –et, dans ce domaine, il n’est pas concevable de « jouer à la roulette russe » avec la sécurité publique-, mais, quoiqu’il en soit du profil, de ne pas donner le sentiment aux intéressés et au milieu social ambiant qu’on peut ainsi compter plus ou moins sans limites sur la bienveillance du système : dans l’intérêt même de ces mesures « d’individualisation » de la sanction et pour leur efficacité bien comprise, elles ne doivent plus pouvoir être accordées à ceux qui ont trahi la confiance qui leur avait été faite une première fois.

Cette « révolution culturelle » de la « gauche bobo » et des benêts qui lui font cortège venus d’autres horizons politiques, on peut, hélas, craindre qu’elle ne soit pas près de se produire, alors que la garde des sceaux veut faire voter un projet relatif à la délinquance des mineurs qui pousserait aux extrêmes cette philosophie a-pénale de démission publique…