14 avril

Affaire Fillon :

Après le "canard enchaîné", voici "le monde.fr" qui me cite. À quand BFM TV ? Ce serait la suite logique, non? 

En effet, sous le titre " la curieuse théorie qui veut faire croire que François Fillon a été blanchi" l'article veut faire croire,quant à lui, que mon analyse qualifiée de "fumeuse" serait totalement orientée pour rendre service à mon candidat.

Comme tout ceci a pris une certaine ampleur qui dérange nos médias "officiels", je dois cette mise au point:

Le 26 février, suite à la décision du Parquet national financier de clôturer son enquête et d'ouvrir une information CONTRE X, je publie le commentaire suivant: "L'ouverture d'information est faite contre X . C'est un point très important car s'il y avait, selon la loi, des "indices graves ou concordants" contre F.Fillon, le Procureur national financier était dans l'obligation de le viser dans le réquisitoire introductif qui saisit les juges d'instruction. Cela veut donc dire très simplement qu'il n'y a pas les éléments en l'état du dossier pour mettre en examen François Fillon. L'enquête va donc se poursuivre, dirigée maintenant par des juges d'instruction. Comprenez bien qu'une mise en examen n'a donc pas été requise. Contrairement à ce que j'entends sur BFM et ailleurs, cette ouverture d'information contre X signifie qu'il n'y a ni charge, ni indice grave ou concordants contre lui à l'issue d'une enquête rondement menée .Et pour que les juges, à présent saisis, mettent en examen, il leur faudrait donc des éléments complémentaires à l'enquête préliminaire.Cette enquête a pourtant été déjà très fouillée. Je ne vois pas dans ces conditions quel élément nouveau surgirait qui aurait pu échapper au PNF...C'est donc plutôt une bonne nouvelle mais les médias nous disent exactement le contraire!Jean-Paul GarraudCandidat aux élections législativesPrésident de l'association professionnelle des magistrats"

Le journal "le Monde" considère que l'ouverture d'information contre X ne signifiait, je cite, " en aucun cas d’un aveu en creux que les éléments à charge contre le candidat seraient particulièrement ténus.

La preuve, François Fillon a été mis en examen moins d’un mois plus tard, le 14 mars, pour « détournement de fonds publics », « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de bien sociaux » et « manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». Penelope Fillon et Marc Joulaud ont également été mis en examen par la suite.

Le candidat LR est évidemment toujours présumé innocent, n’ayant pas été jugé. Le fait qu’il ait été mis en examen témoigne néanmoins qu’il existe des « indices graves ou concordants » de sa participation aux infractions en question, n’en déplaise à Jean-Paul Garraud."

Et bien oui, ça me déplaît. 

Pourquoi?

Pour une raison bien simple qui est la suivante:

Au moment où le Parquet national financier clôture son enquête, il n'existe ni indices graves ou concordants justifiant une mise en examen, ni même de simples indices pouvant justifier d'être placé sous le statut de témoin assisté.

ET CECI RÉSULTE DE LA DÉCISION D'OUVRIR UNE INFORMATION ( saisir des juges d'instruction) CONTRE X.

Or, quelques heures après, ET SANS AUCUN ÉLÉMENT NOUVEAU, les juges d'instruction convoquent François Fillon pour une mise en examen éventuelle.

Ils estiment donc, AVEC LES MÊMES PIÈCES DU DOSSIER qu'il existe des indices graves ou concordants contre François Fillon.

C'est possible mais absurde!

La mise en examen qui intervient ensuite ne signifie pas pour autant que ces indices graves ou concordants existent vraiment.

En effet, cette appréciation des juges d'instruction peut être contredite en appel par la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Paris si, comme je le souhaitais, un appel a bien été interjeté par François Fillon et les autres mis en examen.

Et cette appréciation des juges d'instruction peut aussi être contredite à la fin de l'information par un non lieu.

Sauf que ce sera bien après l'élection présidentielle...

Quant au site lescrutateur.com, dont j'ignorais l'existence, et qui a rajouté d'autres commentaires sous le titre "Fillon blanchi, mais les médias n'en parlent pas!", il s'agit d'une appréciation qui laisse croire que François Fillon est actuellement mis hors de cause.

Ce n'est pas le cas.

Il sera " blanchi" plus tard, quand cela n'intéressera plus personne.

 

14 avril 2017 

Jean-Paul Garraud 

Président de l'association professionnelle des magistrats.

 

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